Grandir en soi...
Est-ce la lecture de Kafka ou la conséquence de mon planning de travail ?
Je m'interroge sur ma façon d'être aux autres. La semaine dernière, j'étais sûre d'être sur le chemin de la reconnaissance. Je m'avouais enfin avoir besoin d'être reconnue pour ce que je suis aux yeux des autres. Je regardais ma vie d'un autre oeil et m'expliquais réellement mon choix de carrière. Ce besoin d'être utile, de rendre service. J'ai réalisé aussi que je ne me sentais pas reconnue au sein de mon propre foyer...
J'ai pensé au pourquoi de ce blog. Il est comme une thérapie : je mets enfin des mots sur mon ressenti, je digère toutes ces agressions réelles ou ressenties comme telles au travail, dans ma vie de tous les jours. Même si je ne réponds pas forcément aux commentaires ou aux sollicitations en tous genres, je lis tout, j'y tiens beaucoup. Ce blog m'a amené la reconnaissance dont j'avais besoin (alors que je n'ai aucun talent particulier), il m'a révélé à moi-même et aux autres. Car je crois profondément qu'on a besoin de savoir que notre vie n'est pas inutile, que l'on compte à un moment ou un autre dans la vie de quelqu'un...
Je me découvre de jour en jour et ce n'est pas sans douleur. Je me regarde vivre, agir, je me relis et je vois de plus en plus cette enfant blessée, fragile, sensible au regard des autres, cette petite fille qui s'est sentie abandonnée à l'âge de 4 ans par son papa, cette petite fille qui a culpabilisé une bonne partie de sa vie du "malheur" de sa maman.
Tout en étant une mère pour mes enfants, dans mes relations aux autres, je suis restée cette petite fille, quémandant de l'attention, de l'amour, persuadée de ne récolter que ce qu'elle mérite. Et je réalise que je vaux bien mieux que çà, que je n'ai pas à attendre le bon vouloir des autres !
Au fond je suis quelqu'un de discret mais dans les faits, je vais à la lumière : ce blog en est la preuve. Si j'étais si discrête, il ne serait pas public et je tiendrai un vrai journal intime, cadenassé au fond d'un tiroir.
J'ai du mal à être, à assumer les conflits découlant de mes actes. Je veux être la gentille alors que je suis l'emmerdeuse, l'empêcheuse de tourner en rond. C'est douloureux, il faut que j'apprenne à vivre avec. C'est peut-être çà grandir : accepter qu'on ne soit pas pour les autres ce qu'on pense être mais être en accord avec soi-même.
Je crois être réaliste, je me découvre pessimiste, je prends des coups, j'en rends aussi.
Je ne suis plus cette petite fille fragile, craintive, je suis bien plus forte qu'elle !
post modifié le 5 mai à 10h pour ne pas trop heurter la sensibilité de certains... Dommage car les critiques les plus sévères que j'avais à l'encontre de moi-même passent aussi à la trappe ! Comme quoi certains mots choquent mais les phrases ne sont pas lues dans leur totalité...