Numéro 4...
On a en tellement fait autour de la précocité, qu'aujourd'hui j'ai même un peu peur d'en parler.
J'ai des enfants vifs, actifs, qui vont globalement bien, en tête de classe, un peu en avance.
Mais il y a aussi des hauts et des bas, des périodes charnières où il faut être particulièrement vigilant.
Contrairement aux 3 aînés nés en début d'année, Tit'puce est du mois d'octobre. Pour moi, c'était paradoxalement un soulagement, en me disant que "même précoce" les enseignants parleraient du fait qu'elle est née en fin d'année pour refuser un saut de classe, etc. En clair, j'imaginais une scolarité tranquille pour elle.
Bien qu'ayant entendu les recommandations de la psy, de la faire tester elle aussi. J'ai volontairement oublié, fait silence autour de la question, et ce n'est pas Petit mari, tellement occupé ailleurs qui y aurait pensé. Bref, j'ai fait semblant de ne pas voir... Ne pas voir les signes, les paradoxes, préférant traiter cela comme un jeu d'enfant.
Aujourd'hui, je sens bien que quelque chose cloche entre les maux de tête, la fatigue mais aussi les pleurnicheries, le refus de faire pour ne pas mal faire, la volontaire discrétion en classe voire le mutisme, alors qu'à la maison nous avons un ouragan.
Mon confort psychologique est mis à mal : je sais mais je ne veux pas savoir. Je veux banaliser une situation qui ne l'est pas. Je veux croire que ce sera plus facile pour elle, alors que visiblement c'est peut-être plus dur que pour les autres. Il ne s'agit pas seulement de lui mettre une étiquette, il faut trouver le code, la clé qui lui permettront de s'épanouir à l'école, d'y trouver un intérêt. Il s'agit à la fois de ne plus la traiter en bébé, en petite dernière mais comme une enfant qui jongle entre 3 âges et des sensibilités différentes.
Il nous faut trouver le bon chemin, accepter une fois de plus les hauts et les bas, les cycles qui se suivent et ne se ressemblent pas, mettre un wagon de plus à la caravane familiale déjà mouvementée. J'ai voulu croire qu'elle pourrait simplement suivre ; elle nous rappelle qu'elle est ELLE et qu'il va falloir qu'on fasse avec.